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panoplie :
- Mais lorsqu'on est si pauvre, on ne met pas d'argent � la crosse de son
fusil! on n'ach�te pas une pendule avec des incrustations d'�caille !
continu�t-elle en montrant l'horloge de Boulle; ni des sifflets de
vermeil pour ses fouets - elle les touchait! - ni des breloques pour sa
montre! Oh! rien ne lui manque ! jusqu'� un porte-liqueurs dans sa
chambre ; car tu t'aimes, tu vis bien, tu as un ch�teau, des fermes, des
bois ; tu chasses � courre, tu voyages � Paris... Eh! quand ce ne sertit que
cela, s'�cria-t-elle en prenant sur la chemin�e ses boutons de
manchettes, que la moindre de ces niaiseries! on en peut faire de
l'argent !...
Oh ! je n'en veux pas! garde-les ! Et elle lan�a bien loin les deux boutons,
dont la cha�ne d'or se rompit en cognant contre la muraille.
- Mais, moi, je t'aurais tout donn�, j'aurais tout vendu, j'aurais travaill�
de mes mains, j'aurais mendi� sur les routes, pour un souffre, pour un
regard, pour t'entendre dire : � Merci ! � Et tu restes l� tranquillement
dans ton fauteuil, comme si d�j� tu ne m'avais pas fait assez souffrir?
Sans toi, sais-tu bien, j'aurais pu vivre heureuse! Qui t'y for�ait ? �tait-
ce une gageure ? Tu m'aimais cependant, tu le disais... Et tout � l'heure
encore... Ah! il e�t mieux valu me chasser! J'ai les mains chaudes de tes
baisers, et voil� la place, sur le tapis, o� tu jurais � mes genoux une
�ternit� d'amour. Tu m'y as fait croire : tu m'as, pendant deux ans,
tra�n�e dans le r�ve le plus magnifique et le plus suave ; Hein! nos
projets de voyage, tu te rappelle ? Oh! ta lettre, ta lettre! elle m'a
d�chir� le coeur !... Et puis, quand je reviens vers lui, vers lui, qui est
fiche, heureux, libre ! pour implorer un secours que le premier venu
rendait, suppliante et lui rapportant toute ma tendresse, il me repousse,
parce que �a lui co�terait trois mille francs !
- Je ne les ai pas ! r�pondit Rodolphe avec ce calme parfait dont se
recouvrent comme d'un bouclier les col�res r�sign�es.
Elle sortit. Les murs tremblaient, le plafond l'�crasait; et elle repassa
par la longue all�e, en tr�buchant contre les tas de feuilles mortes que
le vent dispersait. Enfin elle arriva au saut-de-loup devant la grille ;
elle se cassa les ongles contre la serrure, tant elle se d�p�chait pour
l'ouvrir. Puis, cent pas plus loin, essouffl�e, pr�s de tomber, elle
s'arr�ta. Et alors, se d�tournant, elle aper�ut encore une fois
l'impassible ch�teau, avec le parc, les jardins, les trois cours, et toutes
les fen�tres de la fa�ade.
Elle resta perdue de stupeur, et n'ayant plus conscience d'elle-m�me que
par le battement de ses art�res, qu'elle croyait entendre s'�chapper
comme une assourdissante musique qui emplissait la campagne. Le sol
sous ses pieds �tait plus mou qu'une onde, et les sillons lui parurent
d'immenses vagues brunes, qui d�ferlaient. Tout ce qu'il y avait dans sa
t�te de r�miniscences, d'id�es, s'�chappait � la fois, d'un seul bond,
comme les mille pi�ces d'un feu d'artifice.
Elle vit son p�re, le cabinet de Lheureux, leur chambre l� bas, un autre
paysage. La folie la prenait, elle eut peur, et parvint � se ressaisir, d'une
mani�re confuse, il est vrai; car elle ne se rappelait point la cause de
son honorable �tat, c'est-�-dire la question d'argent. Elle ne souffrait
que de son amour et sentait son �me l'abandonner par ce souvenir,
comme les bless�s, en agonisant, sentent l'existence qui s'en va par leur
plaie qui saigne.
La nuit tombait, des corneilles volaient.
Il lui sembla tout � coup que des globules couleur de feu �clataient dans
l'air comme des balles fulminantes en s'aplatissant, et tournaient,
tournaient, pour aller se fondre sur la neige, entre les branches des
arbres. Au milieu de chacun d'eux, la figure de Rodolphe apparaissait. Ils
se multipli�rent, et ils se rapprochaient, la p�n�traient; tout disparut.
Elle reconnut les lumi�res des maisons, qui rayonnaient de loin dans le
brouillard.
Alors sa situation, t'elle qu'un ab�me, se repr�senta. Elle haletait � se
rompre la poitrine. Puis, dans un transport d'h�ro�sme qui la rendait
presque joyeuse, elle descendit la c�te en courant, traversa la planche
aux vaches, le sentier, l'all�e, les halles, et arriva devant la boutique du
pharmacien.
Il n'y avait personne. Elle allait entrer, mais, au bruit de la sonnette, on
pouvait venir; et, se glissant par la barri�re, retenant son haleine,
t�tant les murs, elle s'avan�a jusqu'au seuil de la cuisine, o� br�lait une
chandelle pos�e sur le fourneau. Justin, en manches de chemise,
emportait un plat.
- Ah ! ils d�nent. Attendons.
Il revint. Elle frappa contre la vitre. Il sortit.
- La clef ! celle d'en haut, o� sont les...
- Comment ?
Et il la regardait, tout �tonn� par la p�leur de son visage, qui tranchait
en blanc sur le fond noir de la nuit. Elle lui apparut extraordinairement
belle, et majestueuse comme un fant�me; sans comprendre ce qu'elle
voulait, il pressentait quelque chose de tenable.
Mais elle reprit vivement, � voix basse, d'une voix douce, dissolvante :
- Je la veux! donne-la-moi.
Comme la cloison �tait mince, on entendait le cliquetis des fourchettes
sur les assiettes dans la salle � manger.
Elle pr�tendit avoir besoin de tuer les rats qui l'emp�chaient de dormir.
- Il faudrait que j'avertisse monsieur.
- Non ! reste ! Puis, d'un air indiff�rent: ,
- Eh ! ce n'est pas la peine, je lui dirai tant�t. Allons, �claire.moi ! Elle
entra dans le corridor ou s'ouvrait la porte du laboratoire. Il y avait
contre la muraille une clef �tiquet�e capharna�m.
- Justin! cria l'apothicaire, qui s'impatientait.
- Montons! Et il la suivit.
La clef tourna dans la serrure, et elle alla droit vers la troisi�me
tablette, tant son souvenir la guidait bien, saisit le bocal bleu, en
arracha le bouchon, y fourra sa main, et, la retirant pleine d'une poudre
blanche, elle se mit � manger � m�me.
- Arr�tez ! s'�cria-t-il en se jetant sur elle.
- Tais-toit on viendrait...
Il se d�sesp�rait, voulait appeler.
- N'en dis rien, tout retomberait sur ton ma�tre! Puis elle s'en retourna
subitement apais�e, et presque dans la s�r�nit� d'un devoir accompli.
Quand Charles, boulevers� par la nouvelle de la saisie, �tait rentr� � la
maison, Emma venait d'en sortir. Il cria, pleura, s'�vanouit, mais elle ne
revint pas. O� pouvait-elle �tre? Il envoya F�licit� chez Homais, chez M.
Tuvache, chez Lheureux, au Lion d'or, partout; et, dans les
intermittences de son angoisse, il voyait sa consid�ration an�antie, leur
fortune perdue, l'avenir de Berthe bris�! Par quelle cause?... pas un mot!
Il attendit jusqu'� six heures du soir.
Enfin, n'y pouvant plus tenir, et imaginant qu'elle �tait partie pour
Rouen, il alla sur la grande route, fit une demi-lieue, ne rencontre
personne, attendit encore et s'en revint.
Elle �tait rentr�e.
- Qu'y avait-il ?... Pourquoi ?... Explique-moi!...
Elle s'assit � son secr�taire, et �crivit une lettre qu'elle cacheta
lentement, ajoutant la date du jour et l'heure. Puis elle dit d'un ton
solennel :
- Tu la lires demain, d'ici l�, je t'en prie, ne m'adresse pas une seule
question!... Non, pas une !
- Mais...
- Oh! laisse-moi! Et elle se coucha tout du long sur son lit. [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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